Géolocalisation

Il est désormais possible d’indiquer au monde entier où vous vous trouvez !

Par Virginie GALLARDO, avocate,  Cabinet HAAS à Paris 8

La Commission Nationale de l’Informatique et Libertés (CNIL) appelle à la méfiance envers le nouveau service de géolocalisation de Facebook.
La société a en effet lancé un nouveau service appelé « Lieux » ou « Places » en anglais, le 30 septembre dernier en France. Elle propose dorénavant à ses 500 millions de membres de partager avec leurs amis des informations concernant les endroits où ils se trouvent afin de se rencontrer, mais aussi de se recommander des adresses.
La géolocalisation est de plus en plus d’actualité via les systèmes informatiques. Un astronaute de la Nasa a même pu la semaine dernière, signaler sa position à 350 kilomètres de la terre avec Foursquare (un site mélangeant les principes de Twitter et Google Maps en vogue aux Etats-Unis).
Mais le risque est encore une fois de trop dévoiler sa vie privée (par exemple, la divulgation de tels éléments pourrait renseigner de potentiels cambrioleurs sur les heures de présence à son domicile) et le sort des données personnelles mises en ligne.
De plus, les paramètres des comptes Facebook sont réglés par défaut : le lieu ajouté par l’internaute est accessible par l’ensemble des membres Facebook, il conviendra alors de suivre une procédure complexe afin de le supprimer ou d’en modifier l’étendue de diffusion.
La CNIL a donc récemment demandé au réseau social d’améliorer l’accessibilité des paramètres de confidentialité et l’information des personnes quant aux conséquences sur leur vie privée.
Ce service va permettre de procéder à la diffusion de publicités ciblées, pour lesquelles une autorisation préalable des membres du réseau est requise, et engendrer ainsi de nouveaux revenus pour le géant américain.
Bien que sa mise en œuvre ne soit pas entièrement fiable, la géolocalisation est très prisée, notamment sur les smartphones, et de nombreuses entreprises souhaitent installer de tels dispositifs sur les téléphones portables et véhicules de leurs employés (trois mille demandes récentes auprès de la CNIL).
D’ailleurs, la Cour d’Appel de Dijon a, le 14 septembre dernier, confirmé le jugement du conseil des prud’hommes selon lequel un licenciement doit être annulé lorsqu’il a été prononcé sur la base de données de géolocalisation sans que le salarié ait été averti du dispositif. La société a en outre été condamnée à payer la somme de mille euros à son salarié pour exécution déloyale du contrat de travail.